Les contradictions de Lorànt Deutsch.

Au fil de nos recherches, nous avons pu décortiquer de nombreuses interviews de LD et ainsi remarquer que l’acteur cultivait l’art de la contradiction en n’hésitant pas à dire tout et son contraire en fonction des interlocuteurs. Exemples :

1. Ultra-catholique / laïc
« … pour moi, l’histoire de notre pays s’est arrêtée en 1793, à la mort de Louis XVI. Cet événement a marqué la fin de notre civilisation, on a coupé la tête à nos racines et depuis on les cherche. On s’est consolés avec la révolution industrielle, on a vécu de paradis artificiels et aujourd’hui on nous les enlève, car c’est la crise économique. Il aurait fallu instaurer, comme en Angleterre, une monarchie parlementaire. C’est comme avec la religion, on essaie de faire triompher la laïcité, je ne sais pas ce que cela veut dire. Sans religion et sans foi, on se prive de quelque chose dont on va avoir besoin dans les années à venir. Il faut réintroduire la religion en France, il faut un concordat. »
Lorànt Deutsch, Le Figaro TV magazine, 5 mars 2011.

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« Je suis pour un état laïc. »
Lorànt Deutsch, France 2, émission « Grand public », le 8 novembre 2012.

Sauf le Concordat (qui induit que l’Etat salarie le personnel religieux) et la laïcité ne sont pas les mêmes choses. Les deux notions sont même exactement opposées.

2. Militant / pas militant : 
« L’idéologie ne doit pas être détruite au nom du fait scientifique, c’est un peu un combat entre les matérialistes et ceux qui croient à quelque chose d’un petit peu plus idéologique. Les matérialistes me détruisent dès qu’ils le peuvent », et « si on peut tendre vers le fait scientifique, tant mieux, surtout si ça accrédite ma chapelle, et ce que je pense, mon éclairage de l’histoire. Pour moi, la vérité historique elle est dans un éclairage ».
Lorànt Deutsch, Les Affranchis, France Inter, le 18 avril 2012.

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« Je ne suis pas encarté, je ne prêche pour aucune chapelle, aucune idéologie, aucune cause. Ma seule idéologie, mon seul engagement et ma seule orientation c’est l’amour pour cette Histoire de France. »
Lorànt Deutsch, Europe 1, le 26 novembre 2012.

3. Royaliste / républicain
« Si je suis royaliste, ce n’est pas pour le retour du roi. »
Lorànt Deutsch, Europe 1, le 26 novembre 2012.

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« [Le XIXe siècle] c’est aussi la disparition de la monarchie… » explique l’interviewer de Détour en France « … Jusqu’à la prochaine ! Je ne suis pas républicain…  » répond Lorànt Deutsch.
Interview dans Détours en France, HS 19, avril 2012, page 11)

A six mois d’intervalles, Lorànt Deutsch dit tout et son contraire. Il faut dire qu’en avril, la polémique autour de ses livres n’intéressait personne. En novembre, le voilà plus prudent.

4. Lorànt Deutsch et l’Éducation nationale
« J’ai été contacté par l’Éducation nationale mais nos positions sont irréconciliables. Elle est en train de transformer l’Histoire de France en croisière Costa. On nous parle du royaume du Ghana pour montrer qu’on est dans une sorte d’internationalisme triomphant mais, dans le même temps, trois des dates fondatrices de notre Histoire viennent d’être supprimées du programme. »
Lorànt Deutsch, TéléObs, le 13 décembre 2011.

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« Ça m’aurait plu [d’être professeur]. Récemment, j’ai d’ailleurs voulu donner des cours, mais, à cause des polémiques sur ma façon d’aborder l’histoire, on me l’a interdit… »
Lorànt Deutsch, Voici, le 14 décembre 2012.

À un an de distance Lorànt Deutsch change donc de version. En 2011, il n’a pas envie d’aller dans des classes de l’EN parce que ses positions sont « irréconciliables » avec l’institution, et en 2012, voilà qu’il se plaint d’être interdit de cours (par qui ? Mystère). En 2010, il avait pourtant été invité dans de nombreuses classes par la mairie de Paris.