Presse écrite

Le Monde des livres, le 21 mars 2013 :

Histoire biaisée
Métronome, l’ouvrage que le comédien Lorànt Deutsch a consacré à l’histoire de Paris (Michel Lafon, 2009), a connu un gros succès. Se voulant un « éclairage » historique, il enfile pourtant d’imprudentes affirmations et même de parfaites « contre-vérités », pointent les auteurs des Historiens de garde. Leur livre dégage les partis pris politiques à l’oeuvre (valorisation d’un passé idéalisé, célébration d’une prétendue « identité »), aidant à saisir, plus largement, la nature réactionnaire de certaines productions dites « historiques ». J. Cl.

@rrêt sur images, le 25 mars 2013 :

Au-delà des critiques sur les erreurs historiques du livre Métronome de Lorànt Deutsch et de son arrière-fond royaliste, que nous avions déjà évoqué, les auteurs du livre Les historiens de garde, William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin, racontent comment l’acteur a réussi à séduire plusieurs médias et éviter les querelles historiques, en usant d’un champ sémantique bien particulier. Ainsi, Deutsch ne se revendique pas historien, il ne parle pas de faits historiques mais assure que son récit est « authentique et authentifié », termes relativement vagues, et invite le lecteur à une « balade » à travers l’histoire. Plutôt que d’un travail historique fondé sur une étude critique des documents, Deutsch préfère parler d’« éclairage », comme si l’histoire n’était qu’une question de point de vue. A charge pour ce royaliste de sélectionner les points de vue qui l’arrangent pour reconstruire un roman national.

Rue 89, le 25 mars 2013 :

« Les Historiens de garde » sort en librairie ce mercredi 27 mars. Le titre renvoie à ces figures médiatiques qui défendent, selon ce livre, une histoire orientée, tantôt nationaliste, tantôt royaliste, conservatrice voire réactionnaire, et des méthodes discutables quand elles ne sont pas franchement hasardeuses.

Ce sont pourtant ces « historiens de garde » qui dominent le traitement de l’Histoire dans le PAF, et notamment sur les chaînes publiques. Lorànt Deutsch n’est que le « poste avancé » d’un profond problème médiatique.

Doctorants et enseignants, les auteurs, William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin, soutenus par l’historien Nicolas Offenstadt qui a préfacé le livre, promeuvent au contraire une histoire ouverte sur le monde et les sociétés, qui ne s’arrête pas aux « grands hommes » et à la France.

Rappelant que l’histoire est à tout le monde, ils affirment qu’elle peut être pratiquée par des passionnés, des amateurs, mais ils préconisent la distanciation critique, la rigueur, la mesure du poids des mots et, surtout, l’étude des sources (les documents hérités des époques étudiées). Camille Pollet

Bibliobs, le 30 mars 2013 :

En 2012, l’histoire de Paris selon Lorànt Deutsch avait suscité une polémique bien française. Trois historiens remettent le sujet sur la table dans un livre solidement argumenté.

ParisMatch.com, le 2 avril 2013 :

Pour les auteurs, ces «historiens de garde» défendent trop souvent une vision réactionnaire et nostalgique de l’histoire, tout en avançant masqués quant à leurs motivations réelles. William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin n’hésitent pas à faire une comparaison audacieuse avec les sciences naturelles: « On peut comparer les historiens de garde et l’offensive créationniste touchant les sciences de la vie », écrivent-ils, page 225. Adrien Gaboulaud

Les Inrockuptibles, le 3 avril 2013 :

C’est tout le problème que pose avec gravités les historiens critiques : comment résister aux dérives de l’histoire spectacle où la forme prime sur le fond, où la nostalgie d’un passé fantasmé occulte la complexité analytique […]. Au fond, l’alternative n’est pas entre histoire populaire et histoire universitaire, mais entre histoire falsifiée, identitaire, rétrograde, et l’histoire complexe, interrogée, critique. Jean-Marie Durand

Libération, le 4 avril 2013 :

Inaction de la presse d’opinion, collusion des télévisions ou complaisance des pouvoirs publics, le champ est libre pour ces historiens de garde et leur roman national, antirévolution, prochristianisme ou colonisation, écho soi-disant scientifique aux tendancieux concepts d’identité et de racines françaises. Les Historiens de garde, ou la brillante réplique, implacable, à une vague très actuelle, nostalgique […] et, surtout, insidieusement réactionnaire. C. G.

Libération, le 5 avril 2013 :

Les trois auteurs nous livrent ici une analyse minutieuse et implacable de toutes les affabulations et contre-vérités contenues dans le livre 1, dans sa version télé et dans le documentaire sur le Paris de Céline, fruit d’une collaboration entre Lorànt Deutsch et Patrick Buisson. Ils évoquent aussi les précurseurs de cette histoire travestie en grand roman national – comme Alain Decaux et André Castelot – et la «nouvelle garde» – comme Eric Zemmour ou Franck Ferrand. Véronique Soulé

La Liberté, le 6 avril 2013 :

Problème: le travail de l’acteur serait aussi peu rigoureux factuellement que politiquement orienté, à en croire «Les Historiens de garde», un essai qui vient de paraître (1). Rencontre avec deux de ses auteurs: Aurore Chéry, doctorante en histoire et spécialiste du XVIIIe siècle, et Christophe Naudin, professeur d’histoire-géographie et contributeur du site « Histoire pour tous ». William Irigoyen

Gala, le 6 avril 2013 :

Outre les arrangements avec la vérité, Lorànt Deutsch et ses camarades d’« histotainment » sont accusés d’être des «historiens de garde» (d’où le titre du livre) cherchant à imposer leur vision (dans Métronome, par exemple, le point de vue royaliste de Deutsch transparait clairement), et comparables à l’offensive créationniste touchant les sciences de la vie. Armelle Sémont

Regards.fr, le 15 avril 2013 :

L’histoire de France racontée par Lorànt Deutsch a bénéficié d’un consensus médiatico-politique. Le comédien invente pourtant un roman national dont trois jeunes historiens pointent les dangers dans Les Historiens de gardeMarion Rousset

L’Humanité dimanche, le 18 avril 2013 :

Un collectif d’historiens fait le point, dans le livre « Historiens de garde », sur cette utilisation par le pouvoir de l’histoire à des fins politiques, et dénonce un discours dominant et très médiatique qui vise à fabriquer du récit romanesque pour créer de l’adhésion.

Le Nouvel Observateur, le 18 avril 2013 :

C’est une excellente lecture complémentaire. Tonique, musclée, documentée. Il n’y est pas seulement question des boulettes de Deutsch […]. Les trois jeunes historiens, qui ont eu l’abnégation d’éplucher ses oeuvres complètes, interviews comprises, dégagent clairement, sous un fatras d’images d’Épinal, une revendication politique, volontiers royaliste, qui fait la joie des groupuscules identitaires. Grégoire Leménager

L’Humanité, le 19 avril 2013 :

Ses « travaux », si bâclés soient-ils, comme le démontrent les auteurs, ont en tout cas trouvé un écho favorable chez Patrick Buisson (leur complicité de vues les amènera à collaborer en 2012 à l’écriture d’un Paris de Céline), et, au-delà, chez un certain Nicolas Sarkozy. Rien d’étonnant, au vu de « l’étrange convergence au niveau politique et médiatique entre les tenants d’une privatisation à outrance du système d’éducation et ceux qui demandent un retour au roman national ». Grégory Marin

Questions de classe(s), le 20 mai 2013 :

Il s’agit d’un travail très documentés de jeunes historiens critiques qui se proposent de démonter la vulgate propagée par les historiens gardien de la patrie et de l’ordre.

Toutelaculture.com, le 22 mai 2013 :

Dans un contexte de crise économique et politique tel que celui de la France en 2013, il est un devoir nécessaire de démonter une lecture et une diffusion de l’histoire qui serait un véritable instrument de propagande érigeant le conservatisme, le nationalisme, ou le retour à la morale comme les gardiens, les garants du ciment social. Un livre à mettre entre toutes les mains !

Le magazine littéraire, le 1er juin 2013 :

Lorsque Lorànt Deutsch décide de partager sa passion pour l’histoire en publiant Métronome, le succès éditorial est tel que le comédien en présente bientôt l’adaptation télévisée. Les journalistes saluent son triomphe ; les historiens se désintéressent de ce qui reste un ouvrage de vulgarisation. Aujourd’hui, trois d’entre eux lancent un pavé dans la mare, dénonçant à la fois le quasi-monopole des personnalités médiatiques dans la diffusion du savoir historique et l’idéologie réactionnaire défendue par ceux qu’ils nomment les « historiens de garde ». Maialen Berasategui

Le Républicain lorrain, le 5 juin 2013 :

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L’Histoire dévoyée, qui sert de sombres desseins, cela irrite Aurore Chery. Dans Les Historiens de garde, écrit à six mains, elle dénonce des pratiques que l’on retrouve par exemple dans Métronome, de Lorant Deutsch. Il y a Histoire et Histoire. L’une, factuelle, qu’il est sain d’enseigner et de connaître. L’autre, romancée, dévoyée, voire sciemment imaginée. Vincent Trimbour

Voir une version pdf de l’article.

La République de Seine-et-Marne, le 12 juin 2013 :

Des historiens critiquent le projet de parc Napoléon. Porté par Yves Jégo, le projet est vivement critiqué par les auteurs du livre « Les historiens de garde » qui n’y voient qu’une démarche médiatique loin de toute notion pédagogique.  Pierre Choisnet

Charlie Hebdo, le 12 juin 2013 :

Les Historiens de Garde - Charlie Hebdo
Les Historiens de Garde – Charlie Hebdo du 12 juin 2013

BSC News, le 24 juillet 2013 :

Méfiez vous semblent dire les auteurs de ces faux historiens qui profitent de leur notoriété acquise dans d’autres domaines, pour promouvoir une histoire de France sujette à caution. Une histoire de France sous forme de récit où il y aurait des bons, des méchants et en toile de fond une France éternelle.

Une histoire prompte à enthousiasmer, à émouvoir mais prompte également à étouffer tout esprit critique. Régis Sully

Historia, juillet-août 2013 :

Historia propose, dans son numéro de juillet-août 2013, un débat autour du livre Les Historiens de garde. Du côté des « pour », Olivier Coquard note que « L’Histoire, pour certains, ne se discute pas : elle doit forger une identité nationale intangible, une continuité autour de la religion catholique. »
Du côté des « contre », Joëlle Chevé, si elle critique certains amalgames que nous aurions faits, elle salue néanmoins notre « courage » et constate que « l’Histoire n’est souvent qu’un divertissement soumis aux lois du marché, à la facilité racoleuse et à la déploration passéiste. » Un triste constat auquel nous nous associons.
Cerise sur le gâteau, la rédaction d’Historia, par la voix de Damien Choisiel, fait un sort en bas de page au dernier livre de Dimitri Casali, Les morts à la con de l’Histoire. Joëlle Chevé, en parlant de « facilité racoleuse », ne croyait pas si bien dire…

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Le Huffington Post, le 30 septembre 2013 :

Notre tribune suite à la parution du livre Hexagone de Lorànt Deutsch.

Bibliobs, le 5 octobre 2013 :

Interview de Christophe Naudin par Clémence Faber.

Lorànt Deutsch avoue adhérer à la théorie du choc des civilisations, la bataille de Poitiers servant son propos. Il critique les historiens qui ne voient pas dans cette bataille un tournant historique, alors que lui-même y voit le marqueur d’une opposition multiséculaire entre l’Islam et l’Occident. Ce type de discours est dangereusement proche de celui de l’extrême-droite, laquelle a fait de la bataille de Poitiers une référence idéologique.

France Bleue, le 8 octobre 2013 :

Mais aujourd’hui, alors que les travaux n’ont pas encore commencé, certains dénoncent déjà un projet « qui utilise l’Histoire à des fins purement commerciales ». C’est le cas de trois historiens : William Blanc, Christophe Naudin et Aurore Chéry ont publié en mars dernier Les Historiens de garde. Faustine Calmel.

Les dossiers du Canard Enchaîné n°129, octobre 2013, p. 92-93 :

Justement, de jeunes historiens mal lunés veulent aujourd’hui rapprocher Lorànt Deutsch à Chevénement. Dans leur livre intitulé « Les historiens de garde » (Inculte essai, 2013), William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin évoquent l’ex-ministre de l’Éducation nationale et la « tentation d’une histoire officielle », déplorant que les programmes scolaires de l’école primaire n’aient pas fondamentalement changé « depuis le Lavisse républicain »; ce bon vieux manuel de la IIIe République, dont les auteurs rappellent la devise : « Tu dois amer la France; parce que la Nature l’a faite belle et parce que l’Histoire l’a faite grande. » Juste qu’à ce qu’on lui coupe la tête par les racines ? Cela prouve que le filon d’une histoire « identitaire » et nationaliste existe.

Notons que dans ce vaste dossier du Canard Enchaîné consacré aux « Nouveaux réacs » (et dans lequel deux pages sont consacrées à Lorànt Deutsch) figurent plusieurs personnalités ayant soutenu ou travaillé avec l’acteur, comme Patrick Buisson, mais aussi Éric Zemmour (proche du précédent. Voir p. 84 du dossier) et Éric Brunet.

Les Inrockuptibles, le 14 octobre 2013 :

Sur la couverture de Métronome, il se mettait en scène porteur d’une impressionnante pile de livres. Cette fois, il tient sa documentation à bras-le-corps (tout près de son cœur) et dévoile une bibliographie de sept pages. Pas assez rigoureux pour ses détracteurs, auteurs du livre Les Historiens de garde, et à l’origine, la semaine dernière, de l’article “Lorànt Deutsch et le mythe de l’invasion musulmane” sur le Huffington Post. En ligne de mire notamment, le chapitre sur la bataille de Poitiers proche, selon eux, du discours tenu à ce sujet par l’extrême droite. Diane Lisarelli.

Le Point, le 14 octobre 2013 :

Ces trois historiens sont William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin, les mêmes qui lui reprochaient, en 2010, l’approche historique du best-seller Métronome. Celui qui se dit plus « démocrate » que « royaliste », « de gauche » car colbertiste, serait, à lire ses contempteurs, dans la lignée de Jean Sévillia, journaliste-historien de droite pourfendeur de l' »historiquement correct » et, surtout, du maurrassien Patrick Buisson, ancien journaliste de Minute et directeur de la chaîne Histoire. Saïd Mahrane.

  1. Métronome. Nda